Keh Sanh à Sepon, Laos, 64km, 311m

Bienvenue au Laos ''sabadi''

15 et 16 octobre

Encore une mauvaise surprise ce matin, Louis s'est fait voler une gourde de vélo. Décidément, le Vietnam nous laissera plus de mauvais souvenirs que de bons. Nous sommes bien contents de partir ce matin sous un ciel gris sans pluie pour l'instant. La région frontalière est un très grand producteur de banane. Les motos sont lourdement chargées de gros régimes de bananes Vietnamiens.

De Khe Sanh à Xepon, Laos 2011-10-15

Ces bananes sont plus courtes et plus larges que des chiquitas, contiennent de gros noyaux et leur chair est plus ferme. Le goût est semblable, peut-être même un peu plus sucré. De Keh Sanh à la frontière c'est une belle descente de vingt kilomètres, et nous quittons, enfin, le Vietnam à 9:30. Nous faisons notre demande de visa Laotien à la frontière.

De Khe Sanh à Xepon, Laos 2011-10-15

La procédure est fort simple, rapide et coûteuse. Pour nous Canadiens, le visa de trente jours coûte 47$US ou 200000kips. Il est possible de payer avec l'une ou l'autre des devises mais, si vous payez en dollars, il faut que ceux-ci soient parfaits, voir neufs. Un de nos billets de 5$ est refusé, Louis se rend donc à la banque de l'autre côté de la rue et en profite pour changer nos dongs restant. Pendant ce temps, Lysanne finalise sa demande de visa et fait son entrée officielle au Laos. En serrant son passeport, une drôle et belle bibitte vient lui rende visite. Au repos elle a les ailes avec de larges spots verts et dès qu'on la touche, elle sort son système de défense. Alors ses ailes s'ouvrent et déploient un deuxième ensemble d'ailes de couleur noire et turquoise. Ses antennes à l'avant sont longues et ont plusieurs détecteurs dessus. Son gros corps se termine par un gros dard.

De Khe Sanh à Xepon, Laos 2011-10-15

De Khe Sanh à Xepon, Laos 2011-10-15

De Khe Sanh à Xepon, Laos 2011-10-15

Louis arrive juste à temps pour voir ce phénomène de la nature. Jamais a-t-on vu un aussi bel insecte. La transaction bancaire a bien été et on peut quasiment dire sans frais. Louis termine son entrée au Laos. Là c'est officiel, le Vietnam c'est fini. Pensez-vous que nous y retournerons un jour?

À peine entrés au Laos, une grosse averse commence. Nous trouvons refuge dans des bureaux administratifs de la douane. Un gentil monsieur laotien, avec un anglais parfait, vient nous piquer un brin de jasette pendant sa pause cigarette. Il nous parle du Laos, de la relation qu'ils ont avec les Vietnamiens, du problème de la déforestation sauvage par les Chinois, du changement climatique et de sa vie familiale. Une bonne heure passe en sa compagnie et la pluie diminue un peu sans jamais arrêter. Allez, courage, il faut avancer. Au Laos il y a encore moins de voiture qu'au Vietnam, sur la route que des camions et des pick-ups. Il y a un accotement ''asphalté'' mais celui-ci est une couple de centimètre plus bas que la route. Aucune difficulté pour y descendre mais, il faut faire un peu attention pour y remonter. Nous sommes pratiquement seuls sur la route et nous filons à bonne vitesse à travers la pluie. Nous sommes bien tristes qu'il ne fasse pas plus beau, le Laos est vraiment une terre sauvage. À vingt-cinq kilomètres avant Xépon, nous voyons une auberge. Il pleut averse, nous n'en pouvons plus. Allons voir ce qu'il peut nous offrir. La chambre est propre et grande mais bien ordinaire pour le prix demandé. Nous décidons de juste prendre une soupe et de continuer. Tout en mangeant nous regardons les enfants de la maison d'en face jouer, tout nus, sur le bord de la route dans les immenses flaques d'eau. Ils rient de bons cœur et ont de beaux sourires. La pluie cesse et nous repartons. Nous sommes samedi et tous les enfants sont à la maison, ceux-ci nous saluent du fin fond de leur maison ou courent jusqu'au bord de la route pour nous encourager en nous disant ''sabadi'' ou ''hello''. Ils sont tous petits, sales et avec des vieux vêtements mais, de beaux sourires avec de belles dents. Aucun ne nous quémande. Sous une fine pluie nous arrivons à Xépon qui est une ''grosse'' ville sur ma carte. En fait, ce n'est qu'une rue principale avec beaucoup d'auberges et une couple de restos. Nous ne chercherons pas bien loin, la première auberge, qui ressemble à un motel, fait l'affaire. Fini les folies de monter toutes nos sacoches pour deux, trois ou quatre étages. Nous nous enfermons dans notre chambre à l'abri de cette pluie qui ne finit plus. Notre prochaine surprise fut le souper. Il y a un resto pas loin de l'auberge et il y a du monde. Nous mangerons des calmars, des légumes, du riz, de la soupe et trois bières pour 80000kips, 10$can. Et c'est bon et savoureux. Finit les pho insipide du Vietnam. Un beau 65 kilomètres aujourd'hui.

Maudite pluie, il pleut des torrents, des déluges. Nous abdiquons, nous restons couchés en boule dans notre lit. Assez c'est assez. Notre seul tracas est que nous n'avons pas beaucoup de sous pensant qu'il y aurait un distributeur de billets ou une banque à Xépon. Mais, non. Nous demandons à notre hôtelier si il veut bien nous changer des devises américaines. Aucun problème et en plus, il ne charge pas de frais. Rassurés nous lui commandons un riz frit aux crevettes pour le lunch. En attendant notre plat, une Thailandaise vient nous parler. D’où venons-nous, ou allons-nous? Elle reste en Thailande et nous invite chez elle si nous passons dans le coin. Merci. Notre riz frit était excellent, bien assaisonné avec du curry, noix de coco et coriandre. Vivement la bouffe au Laos! Peut-être reprendrons-nous une couple de kilos? La pluie finit par cesser en fin de journée et nous avons droit à un demi coucher de soleil. Incroyable. Nous sommes retournés au même resto qu'hier pour le souper, et ce fut aussi bon. Zéro kilomètres aujourd'hui.