17 décembre 2011

Siem Reap à Phnom Penh, 323 km


Ils sont fous ces Cambodgiens…

Du 14 au 17 décembre

Pour une dernière fois nous allons prendre notre petit-déjeuner au resto de Savun, le Rahojapchan. Qu’est-ce que nous avons bien mangé ces derniers jours. Nous sommes pleins d’énergie pour les quatre jours de vélos jusqu’à la capitale Phnom Penh. La route n'est pas difficile, que de la nationale 6 tout le long. Il n’y a pas grand-chose à voir non plus. Nous traversons de multiples petits villages, où les enfants nous saluent joyeusement. Contrairement aux autres pays asiatiques, les Cambodgiens sont très soucieux de leur maison et de leur petit lot de terrain, tout est bien entretenu et propre.

De Kompong Kdei à Kompong Thom 2011-12-15


Mais, qu’est-ce qu’ils sont pauvres! Les paysans n’ont pas de tracteur et la récolte du riz se fait encore à la main et mise dans des charrettes tirées par deux gros bœufs. Et pour aller en ville, ils prennent soit une plus petite charrette tirée par leur cheval ou soit un transport en commun. La définition du transport en commun ici à tout son sens. Toute camionnette ou camion de transport est utile et les gens s’entassent là-dedans comme des sardines ou grimpent sur le dessus des marchandises du camion. Par contre, ceux qui ont les moyens, s’achètent une voiture ou un gros véhicule utilitaire de marque Toyota Lexus et roulent à très (trop) grande vitesse sur la route qui est parfois étroite dans les petits villages. Ici, les freins sont remplacés par le klaxon. Les conducteurs ne ralentissent aucunement à l’approche d’un village, ils klaxonnent par contre fortement pour signaler leur présence et demander de céder le chemin. À plus d’une reprise nous avons même vu des conducteurs faire un ou des dépassements dans un petit village bondé de gens à pied, d’écoliers à vélo, de paysans sur leur charrette…

De Kompong Thom à Skun 2011-12-16


le nombre annuel de décès  doit être très élevé. Pour nous à vélo c’est sensiblement la même chose, il faut avoir le cœur solide pour rouler ici. Si ce ne sont pas les autos qui nous frôlent, ce sont les voitures en sens contraire qui effectuant un dépassement, nous disent, avec un appel de phare et klaxon, ‘’tasse-toi de mon chemin!’’ L’accotement est en terre battue et souvent de la même hauteur de la route ce qui fait que souvent nous nous y retrouvons. Pour Lysanne, les Cambodgiens sont de pires conducteurs que les Chinois et les Vietnamiens. Pour Louis, ce sont ces deux derniers les pires. Par contre, il a quelques bouts de route où il y avait peu de circulation et où nous avions un bel accotement pour nous permettre de souffler un peu. Le pire bout est sans contredit les derniers quarante kilomètres avant Phnom Penh, il n’y a aucun accotement, la route est étroite et les côtés sont assez brisés et la circulation très forte.

La première journée nous n’avons fait que soixante-quatre kilomètres pour arrêter au petit village de Kompong Kdei. Mis à part le vieux pont en pierre, il n’y a rien à voir ici.


De Siem Reap à Kompong Kdei 2011-12-14


Il y a trois ou quatre guesthouse de même qualité. Pour la bouffe, c’est un vrai défi. La plupart des restos cuisinent des plats sautés ou mijotés et les laissent dans leur chaudron, sur le comptoir, pendant toute la journée à la grosse chaleur. Le client ouvre chacun des chaudrons pour voir son contenu et fait son choix. Louis a surnommé ce type de bouffe la ‘’loterie du chaudron’’ car, nous ne savons jamais ce que cela va gouter et surtout, allons-nous être malade? GPS Siem Reap à Kompong Kdei, 64km




Le deuxième jour nous nous sommes rendus à Kompong Thom, quatre-vingt sept kilomètres plus loin, qui est une grosse intersection routière. A partir d’ici il est possible d’aller voir des temples plus au nord. Plusieurs touristes font donc de cette ville leur point de départ pour la visite de ces temples. Il y a un gros hôtel ici, où nous coucherons. Le sommeil ne fut pas fameux car, dès six heures, les haut-parleurs crient des chants et des paroles de propagande (?). Côté bouffe, c’est toujours la loterie du chaudron. GPS Kompong Kdei à Kompong Thom, 87km





La troisième journée, après quatre-vingt quatorze kilomètres et 19000 kilomètres depuis notre départ de Paris, nous arrivons à Skun. Et enfin, nous avons un vent de dos pour une bonne partie de la journée. Car, depuis Ayutthaya en Thaïlande, nous roulions avec le vent dominant nord-est qui soufflait parfois très fort. Skuon est aussi une grosse intersection routière, les touristes venant ou partant du Laos passent par ici. Comme les derniers jours, il n’y a rien à voir ici mais, il faut quand même s’arrêter pour déguster la spécialité locale : des araignées frites.


De Skun à Phnom Penh 2011-12-17



De Skun à Phnom Penh 2011-12-17



Ce plat est arrivé dans les années des Khmers rouge pendant lesquelles les habitants n’avaient rien d’autre à manger que ce qu’ils trouvaient sur leur passage et dans la nature. Ceci dit, nous avons vu, chemin faisant, deux restos qui faisait griller sur le BBQ, de beaux gros rats en crapaudine, même la queue était encore là! Oui nous avons essayé les araignées, bien du moins une petite bouchée et non, nous n’avons pas essayé les rats. GPS Kompong Thom à Skun, 94km





La quatrième et dernière journée, nous arrivons à Phnom Penh. Soixante-dix huit kilomètres avec un vent franc dos et une circulation complètement kamikaze pour ne pas dire dangereuse. Ne roule pas qui le veut ici, il faut toujours s’imposer et ne jamais regarder en arrière.  À travers la circulation nous frayons notre chemin jusqu’au centre-ville où après visite de plusieurs hôtels et guesthouses, nous dénichons un petit quelque chose de correct. Louis ne file pas trop et il fait de la fièvre. Ne voulant prendre aucune chance nous allons à la clinique pour une prise de sang pour voir si ce ne serait pas le paludisme (malaria) qui ont les même symptômes. Bonne nouvelle, tout est beau et Louis est en pleine santé, ce n’est qu’une bonne grippe version Cambodgienne. Du repos et beaucoup d’eau pour les prochains jours. Ce soir nous rencontrons, enfin!, nos amis Tine et Wim. Depuis la frontière du Laos/Thaïlande que nous nous suivons de quelques jours. De leur côté, ils ont pris la nationale 5 pour aller jusqu’à Phnom Penh et ils disent que la route était aussi dangereuse. Nous passons la soirée à parler des anecdotes de nos voyages et nous nous fixons un rendez-vous pour demain pour la visite de Phnom Penh. GPS Skun à Phnom Penh, 78km


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