De belles rencontres
23 et 24 septembre
La journée ensoleillée commence par une belle arnaque. Au marché nous nous assoyons à un petit stand de soupe. Tous les Vietnamiens paient leur soupe 20000 dongs mais, pour nous, touristes, nous paierons 30000 dongs. Et, personne ne réagit, c'est normal de faire payer l'étranger plus cher. Les Vietnamiens semblent très axés sur l'argent, à tous les jours nous nous faisons demander combien coûte tel ou tel chose sur notre vélo, combien coûte nos lunettes etc... Ils s'imaginent que nous sommes tous des millionnaires! Bref, nous finirons par payer notre soupe plus cher et nous quittons un peu fâchés.
La ''10'', route sur laquelle nous roulons depuis hier, n'a rien de bien excitant. Les deux événements de la journée furent, en premier lieu, la traversée de ce bras de mer en bac. À peine parti, le gambler du bateau sort ses cartes et essaie de soutirer une couple de dongs à qui veut bien jouer. Un attroupement de Viet l'encercle et joue. Mais, le plaisir est éphémère et les Viet recherchent autre chose pour se divertir. Ah tient! Deux touristes, dont la femme, avec des manches courtes. Intéressant, allons voir.
Et nous voici encerclés par les Viet. Une femme complètement couverte, comme la plupart des vietnamiennes, avec pantalon long, manteau long recouvrant ses mains et son cou, masque, lunette et casque de moto, vient me voir et tire sur les manches du t-shirt de Lysanne, comme pour les allonger! Elle semble dire que sa peau bronzée est, soit pas belle ou soit cancérigène. Nous ne saurons jamais. Mais, nous savons que, jusqu'à date, autant les chinoises que les viets font vraiment une obsession avec le soleil. Aucun bout de peau ne doit dépasser. Elles sont si couvertes que des fois nous nous demandons comment elles font pour voir en dessous de tout cet accoutrement. Louis de son côté se fait demander combien coûte ceci? cela? Et, tout ça avec d'autres viets qui jouent avec notre sonnette, notre odomètre ou la carte routière. Vive l'arrivée au quai! Le deuxième événement fût la traversée de Haiphong. Troisième plus grande ville du pays. Nous y arrivons à onze heure, l'heure où les écoliers terminent leurs cours. Les rues sont envahies d'étudiants, de tous âges, sur deux roues. Les voitures ont peine à avancer tellement il y a des vélos, mobylettes et scooters. C'est complètement fou de voir autant de gens sur deux roues, une vraie marée roulante.
C'est comme rouler au tour de l'île dans le peloton principal, avec des centaines de cyclistes autour de nous. Il faut s'imposer et surtout ne pas hésiter. Sains et saufs nous sortons de cette ville, il est proche de midi et nous avons soif. Le premier arrêt bière se fait en mangeant un espèce de gros pamplemousse. Bon, c'est pas le meilleur mixe mais, nous ne voyons rien d'autre. La journée est chaude et un autre arrêt bière se fera avant d'arriver à Dong Hung et un autre en y arrivant. Les tables à côté de nous se commandent des grignotines. Nous avons faim et nous commandons la même chose. Le premier truc qui aboutit sur notre table est une ''crêpe'' verte fluo qui goûte le foin, pas fameux. Le deuxième truc est la garniture des nems, emballée dans une feuille de bananier.
La façon de faire est de prendre un peu de cette garniture, de la rouler dans une feuille ''d'arbre'' et de la tremper dans la sauce au poisson épicée. C'est relativement bon. En soirée, après le souper, nous retournons prendre une bière. Les viets à côté de nous viennent nous parler. Ils sont un peu saoul et Louis se fait flatter ses belles jambes poilues. Ils sont presque imberbes donc, une jambe avec du poil est toujours fascinant! 86km
Le lendemain, départ pour Ninh Binh. Toujours sur la ''10'' et toujours rien a voir mis à part ce temple sur le bord de la route.
Mais, aujourd'hui nous avons fait de belles rencontres. La première fut celle de cet ancien soldat à notre pause dîner. Ce n'est quand sortant la carte routière pour lui montrer où nous allions, qu'il nous pointe Siem Reap (Angkor).
Avec ses mains il fait le signe du fusil. Il a les yeux embrouillés et l'atmosphère est ;a couper au couteau. Que de choses effrayantes cet homme a dû voir sur les champs de bataille Cambodgien. La deuxième rencontre fut celle de ces trois vietnamiens au pub à Ninh Binh. Ils nous invitent à se joindre à eux.
Nous avons un semblant de conversation mais, bien du plaisir. La bière coule a flot et les grignotines aussi. Nous remangeons de la garniture à nem dans nos feuilles d'arbre mais, nous ne reconnaissons pas la viande à l'intérieur. Peut-être est-ce du chat? Du chien? Ici, tout est possible et rien n'est caché. Non, ce n'est pas une légende urbaine, les viets, pas les chinois, mangent du chat et du chien. Les nombreuses pancartes de ''thit cho'' et ''thit méo''sur le bord de la route nous le confirment. Dès fois, il y a même une image de minou ou pitou pour renforcer le descriptif. Nous avons même vu deux restos faire la boucherie ''minou'', juste devant la rue. Il est temps pour nous d'aller souper. Louis sort des sous pour payer notre part. Nos amis refusent carrément. Merci beaucoup, nous avons eu bien du plaisir. De retour à notre hôtel, qui est dans le lonely planet, donc plein d'occidentaux, nous rencontrons Tim et Ema. Ils sont aussi en voyage pour un an mais, en sac à dos. Lui, avant que sa blonde le rejoigne, a fait le tour de l'Inde en rickshaw. Vraiment super comme idée, c'est à y penser!
Nous avions visité le Vietnam en 1994. L'arnaque était chose habituelle dans ce temps là. J'imagine qu'ils sont devenues encore meilleur...
RépondreEffacerBonne route.
Pierre et Paule