Au bout de l’Asie
Du 16 au 18 mars
Étant donné que nous avons du temps devant nous, nous décidons de faire un aller-retour sur Singapour en vélo. Sous les recommandations d’Howard, nous prendrons la même route pour aller et revenir. Semblerait que les autres routes sont soit brisées ou soit avec beaucoup de circulation ou soit les deux. Et, connaissant les routes et les conducteurs Malaisien, nous suivrons son conseil. Nous partons donc ce matin avec Michele et Julien. Comme Howard l’avait prédit, nous croisons le couple d’Allemand qui s’en vont à sa guesthouse et qui sont en train de parler à un autre couple de cycliste sur le bord de la route. Ana de l’Argentine et Charlie de l’Espagne vont aussi à Singapour et se joignent à nous.
La petite ville de Muar est proche et nous en profitons pour manger, se rafraichir et faire plus ample connaissance. En voyage depuis le mois de novembre et partis de Ho Chi Minh, ils descendent jusqu’à Jakarta. Ce n’est pas leur premier voyage à vélo, il y a deux ans ils ont parcourus de Beijing jusqu’à la côte Basque, ou Charlie vit. Malgré la route plate, l’après-midi passe rapidement car, merci au bel accotement, nous pouvons parler et prendre des photos et vidéos de nos nouveaux amis.
L’étape de la journée se termine à Batu Pahat. Après la chasse à l’hôtel, nous découvrons, grâce à un monsieur en moto, un hôtel avec une chambre contenant trois grands lits doubles. Parfait, nous transformons cela en dortoir pour nous six. Le prix est parfait et convient à nos budgets.
GPS Melaka à Batu Pahat, 103km
Le lendemain, pour éviter la chaleur, nous partons de bonne heure. Aujourd’hui, pas d’accotement, beaucoup de circulation et rien à voir. Nous roulons tous la tête dans notre guidon et nos yeux dans le rétroviseur. Julien avait une petite route sur son GPS et nous quittons la route 5.
La route est encore plus étroite que la cinq, sans accotement et avec plus de circulation. Avec six cyclistes alignés, les camions et voitures n’ont d’autre choix que d’attendre en arrière de nous pour nous dépasser sécuritaire ment. Faire cette route seul ou a deux est vraiment dangereux. Il y a une petite ville qui s’annonce et nous allons voir les deux hôtels disponibles. Les deux sont trop cher nous décidons donc de camper et avant de partir de la ville, nous achetons notre souper. La recherche d’un endroit commence, ce n’est pas évident car, il faut de la place pour trois tentes. Au loin se dessine une mosquée, Louis demande l’hospitalité. Avec plaisir ils acceptent. Nos tentes montées, le président de la mosquée nous rend visite et nous offre à chacun un sarong, question d’être plus habillés.
Dans la salle commune nous soupons et des que la nuit s’installe, chacun se retire dans sa tente. À peine couché, le président revient et nous invite à souper. C’est la première fois qu’ils ont des touristes chez eux et ils sont très honorés. La maman nous a préparé le repas traditionnel, le nasi lemak, qu’elle nous sert avec du café et du jus. Ils ont trois enfants dont un qui est autiste et qui est très drôle. La bouche en feu, nous finissons de déguster le nasi lemak et le bon riz au lait de coco. Une heure plus tard, nous sommes excuser et nous pouvons enfin retourner dans nos tentes.
GPS Batu Pahat à Gelang, 113km
Quelle nuit! Ana, Charlie, Julien et Michele se sont fait attaquer par des fourmis croqueuses. C’était si terrible que Ana et Charlie ont déménagé leur tente d’endroit et Michele et Julien se sont lever à 4 :30, plus capable de dormir. Nous aussi on a pas super bien dormi, il y avait beaucoup de circulation et c’était hyper bruyant. La cerise sur le sundae a été l’appel à la prière à 5 :50. Toute la gang est prête a partir à 6 :50, aux premières lueurs du jour. En banlieue de Johor Baru, nous déjeunons. Il nous faut des forces pour traverser la ville et la frontière. Il n’existe pas de petites routes pour entrer à Singapour, nous roulons donc sur l’autoroute. La circulation n’est pas si pire car nous sommes dimanche matin. À plus d’une reprise nous devons traverser les trois ou quatre voies pour prendre une sortie, ça va être l’fun au retour! Finalement le pont. Sortir de Malaisie et entrer à Singapour est vraiment un jeu d’enfant. Pas besoin de visa, qu’une étampe dans nos passeports suffit. La traversée du pont est sécuritaire, il y a une voie réservée pour les deux roues.
Dès la sortie du pont nous tournons à droite pour prendre la route Woodlands. Tout le stress se dissipe, ici il y a peu de circulation et la route est large.
Singapour nous plait déjà. Comme nous avions entendu, la ville est propre et bourré de gratte-ciel sur cette île/pays qui fait 42km de long par 23km de large. Nos amis Ana et Charlie nous quitte au McDo, ils doivent continuer leur chemin jusqu’à Little India pour se trouver un hôtel. Il est onze heures quand nous arrivons chez Chuen, notre hôte Warmshower. Le quartier ou il reste est riche et il n’y a que des grosses maisons, dont la sienne. Nous avons chacun notre chambre avec salle d’eau privée. Le gros luxe. En prenant respectivement nos courriels, nous lisons que Chuen nous attendait entre cinq et sept heures! , c’est pourquoi nous prenons une douche rapide avant de partir en ville. Le premier arrêt se fait dans Little India pour manger bien et pas cher. Le quartier est animé en ce dimanche après-midi,
tous les magasins sont ouverts et les trottoirs grouillent de gens.
L’architecture coloniale peinturée avec de belles couleurs vives est très présente et le nom des rues très Anglais. D’ici on décide de marcher vers le Chinatown, un peu ridicule considérant que Singapour est composé de 80% de chinois, mais on s’y rend quand même. Une fois sorti de Little India la ville devient tranquille et silencieuse. Pas de klaxon, pas de mobylette, nos oreilles apprécient grandement. Le grand boulevard que nous marchons nous émerveille tant par son architecture que par sa propreté. Un édifice moderne peut agréablement et harmonieusement côtoyer une maison coloniale.
Aucun papier ou autre déchet à terre, gare à vous si on vous prend a ne pas mettre vos déchets dans la poubelle, une amende salée vous attend. Un deuxième gros orage nous oblige a prendre refuge dans le hall d’un pavillon universitaire. La fatigue est là et nous aurions bien passé la journée a dormir. Chinatown nous accueil au soleil couchant, à l’heure où le marché de nuit s’installe. N’ayant pas le goût de magasiner, nous trouvons un petit resto ou souper avant de retourner à la maison. Le système de métro est comme le reste de la ville parfait, immaculé et efficace. Nous sommes heureux en se couchant, nous avons traversé l’Asie du nord au sud.
GPS Gelang à Singapour, 45km
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